Un Conte... à partir d'une des légendes du lion de Roccapina...
j’ai longtemps fréquenté les plages entre Tizzano et le golfe de Figari. Le lion de Roccapina a toujours été le repère privilégié pour diriger mon embarcation, lorsque j’étais à la pêche près de l’anse de Fornello, entre la tour, les écueils d’Olmeto et dans les parages des îlots des Moines. Aussi, depuis fort longtemps, je me plaisais à imaginer ce lion qui en recouvrant sa vie animale, évoluerait dans les contrées qu’il a si longtemps surveillées… une histoire dont il aurait le rôle principal et au cours de laquelle il se métamorphoserait redevenant le beau et fort seigneur qu'il avait été, comme le révèle sa légende.
La légende...Une idylle...
En effet, la légende raconte qu'au temps des Sarrasins, un seigneur d'un grand courage vivait là, entre Tizzano et la baie de Figari, près de la plage de Erbaju surmontée de magnifiques paysages rocheux. Les barbaresques l'avaient surnommé le lion de Roccapina. C'était un fort et beau jeune homme qui portait des cheveux longs et ébouriffés. Chaque jour, il retrouvait quelques très bons amis venus des contrées voisines.
Un jour, alors qu'il chassait, le seigneur rencontra une jeune femme dont il tomba éperdument amoureux mais qu'il ne pouvait épouser. Alors, désespéré, il invoqua la mort et il fut pétrifié sous l'apparence d'un lion.
Dès lors, le noble animal garde la tour de Roccapina et domine la belle plage de sable blanc de Mortuli.
Comme à Piana ... Où Guy de Maupassant...
C’est en compulsant les sites d'internet, se rapportant aux Contes et Légendes de Corse que j’ai puisé des informations et bâti mon conte qui traverse l’île pour aboutir tout près de Piana où Guy de Maupassant dans ses "Chroniques Insulaires" a immortalisé les « Calanche » en ces termes:
« Après avoir traversé Piana, je pénétrai soudain dans une fantastique forêt de granit rose, une forêt de pics, de colonnes, de figures surprenantes, rongées par le temps, par la pluie, par les vents, par l'écume salée de la mer
Ces étranges rochers, hauts parfois de cent mètres, comme des obélisques, coiffés comme des champignons, ou découpés comme des plantes, ou tordus comme des troncs d'arbres, avec des aspects d'êtres, d'hommes prodigieux, d'animaux, de monuments, de fontaines, des attitudes d'humanité pétrifiée, de peuple surnaturel emprisonné dans la pierre par le vouloir séculaire de quelque génie, formaient un immense labyrinthe de formes invraisemblables, rougeâtres ou grises avec des tons bleus. On y distinguait des lions accroupis, des moines debout dans leur robe tombante, des évêques, des diables effrayants, des oiseaux démesurés, des bêtes apocalyptiques, toute la ménagerie fantastique du rêve humain qui nous hante en nos cauchemars.
Peut-être n'est-il, par le monde, rien de plus étrange que ces "Calanche" de Piana, rien de plus curieusement ouvragé par le hasard ?
Et soudain, sortant de là, je découvris le golfe de Porto, ceint tout entier d'une muraille sanglante de granit rouge reflétée dans la mer d'azur ».
Au Sud-Ouest de la Corse...Des Rochers aux formes fantasmagoriques...
Depuis l'aube des temps, on trouve dans la région, entre Roccapina et la baie de Figari, de nombreux rochers aux formes fantasmagoriques. Un singulier bestiaire comme il en existe dans toutes les autres régions de la Corse. En effet, dans ce secteur du sud-ouest de l'île, les plus connus sont le lion de Roccapina et le gorille mais il y a, tout près du lion, un éléphant et aux abords des plages, on peut y rencontrer l'hippopotame mais aussi le serpent, la tortue, l'oiseau, les dauphins ... Et pour peu que, comme Madame Huguette Balland, on veuille bien passer du temps à observer, on y croisera même des personnages comme la sorcière, la demoiselle, l'Omo di Cagna sur la montagne au-dessus de Giannucciu et bien d'autres rochers aux formes humaines ou animales...